Le travailleur handicapé est un salarié différent comme les autres.
par Jean-Marc Petit, La Voix du Nord, 18/06/2015
Cinquante-six entreprises ont participé mardi au Forum Emploi Handicap à Marcq-en-Barœul. 63 % des offres d’emplois ont été pourvues.
Ils représentent à peine 3 % des effectifs salariés. Mais leur taux de chômage est deux fois plus important que pour les valides. En matière de recrutement, le travailleur handicapé part avec… un handicap.
Selon le Ministère du Travail, ce sont environ 362 000 travailleurs handicapés (TH) qui sont employés en France dans les entreprises de plus de 20 salariés assujetties à l’obligation d’emploi de TH. Soit à peine 3 % des effectifs totaux, alors que la loi de 2005 impose un « quota » minimum de 6 %.
Quant au taux de chômage des personnes en situation de handicap, à 21 %, il est deux fois plus important que pour les personnes valides. « La situation ne s’arrange pas puisque le nombre de demandeurs d’emploi a encore augmenté de 10 % cette année (33 811 demandeurs d’emplois travailleurs handicapés en Nord – Pas-de-Calais) », constate Isabelle Lecerf, directrice d’Emploi et Handicap Grand Lille.
Depuis 15 ans, l’association œuvre à l’insertion et à l’orientation professionnelle des travailleurs handicapés.
Une population qui souffre souvent d’une sous-qualification chronique liée à la mauvaise adaptation de notre système éducatif. « Le handicap est aussi souvent lié à un accident de la vie, nécessitant une reconversion professionnelle totale », constate Sabine Tourville, organisatrice du Forum Emploi Handicap qui s’est tenu mardi à Marcq-en-Barœul. « Pour remédier à cette sous-qualification, nous jouons la carte de l’alternance ».
À l’image de Patrice, 54 ans, demandeur d’emploi depuis 2009. Ancien technicien de maintenance, handicapé par une prothèse de hanche, il a passé un BTS en électrotechnique. «Aujourd’hui, c’est plutôt mon âge qui me handicape… », reconnaît-il.
À Marcq-en-Barœul, 56 entreprises de la finance, de la distribution, de la santé, de l’informatique, des services proposaient une centaine de postes. « Il ne faut pas croire que les postes proposés sont sous-qualifiés. Nous recherchons aussi des ingénieurs », explique Marie-Claude Provoyeur, chargée de mission Handicap chez Macopharma à Mouvaux. L’entreprise de bio-santé est un peu une exception avec près de 10 % de salariés reconnus handicapés. « Plus que de gestion du handicap, il s’agit de gestion humaine tout simplement. »
« Arrêtons notre vision ségrégative du handicap, et acceptons-le naturellement, constate Michel-André Philippe, Président d’Emploi et Handicap. Ce sont des salariés comme les autres, avec juste une différence. » Comme tout le monde serions-nous tentés de dire.