Voix du Nord, lundi 16/01/2012
En bonne voie. Mais peut mieux faire. Depuis la loi de 2005, qui impose 6 % de travailleurs handicapés dans les sociétés d’au moins vingt personnes, le taux moyen des personnes handicapées dans les entreprises est passé de 2,1 à 2,6 % dans la région. « Mais il ne faut pas relâcher l’effort. Ça stagne », déplore Yves Gustave, directeur général de l’association Emploi Handicap Grand Lille.
Et la crise rend encore un peu plus difficile la situation. « Entre 2010 et 2011, le nombre de demandeurs d’emploi handicapés a augmenté de + 15 % en France et de + 16 % dans la région, contre + 5 % tous publics confondus. Pendant les crises, ce sont les personnes fragiles et en particulier les personnes handicapées qui sont les plus touchées. »
Le temps de recruter
Les mentalités ont évolué. Mais le manque de formation continue de pénaliser les personnes handicapées : 85 % des demandeurs d’emploi handicapés n’ont pas le bac, contre 59 % pour l’ensemble des demandeurs d’emploi. Ils sont aussi généralement plus âgés que la moyenne des demandeurs d’emploi.
« Ces personnes ont souvent acquis un handicap au cours de leur vie professionnelle. Une dorsalgie par exemple. Ils sont d’autant plus fragiles qu’ils occupent des postes à bas niveau de qualification. Leurs entreprises n’ont pas pu les reclasser », explique Yves Gustave, « Le problème, c’est le manque de formation. Malheureusement, on faisait déjà le même constat il y a quinze ans. On a du mal à l’accepter mais on n’a pas totalement réussi. D’un côté, les entreprises doivent prendre le temps de recruter, de revoir leurs exigences à la baisse et de l’autre, nous devons faire monter les compétences des personnes handicapées en décuplant les efforts sur la formation. »
Fin mars 2011, le nombre de demandeurs d’emploi handicapés atteignait 269 369 en France, soit une hausse de + 13,1 % en un an contre + 4,2 % pour l’ensemble des demandeurs d’emploi, selon l’AGEFIPH. Dans la région, ils étaient 21 412 et représentaient 6,67 % des demandeurs d’emploi.
V. S.