Agir pour l’inclusion des personnes fragilisées, par l’Emploi

La Voix du Nord – mercredi 16/11/2011

D’année en année, le succès du forum marcquois Emploi et handicap prend de l’ampleur. Mardi, à Entreprises et Cités, 80 sociétés tenaient un stand afin de proposer des postes à des travailleurs reconnus comme souffrant d’un handicap. Mais le but des recruteurs était d’abord de trouver des compétences…

Sous le logo Banque Populaire, face à une affiche représentant un immense oeil semblant nous observer, Isabelle Derome enchaîne les entretiens.

En voisine (le siège est le long du Grand Boulevard), la chargée de recrutement et gestion des carrières est venue avec une vingtaine d’emplois à proposer dans les cinq départements couverts par les 126 agences de la banque. « Mais le but ici n’est pas pour nous de remplir notre quota de 6 % de travailleurs handicapés. Je suis là pour trouver des compétences ». Ces 6 %, la Banque Populaire les atteints grâce à des prestations demandées à des ESAT (CAT) par exemple. « En interne, aussi, nous pourrions atteindre le nombre nécessaire. Mais nous avons des salariés qui refusent de se faire comptabilisés comme handicapés, après un retour d’arrêt maladie consécutif à une grave maladie par exemple. Mon rôle, aussi, est éventuellement d’adapter leur poste de travail. La plupart des handicaps sont invisibles ».

« Les compétences » : voilà également ce que recherchaient avant tout les recruteurs de l’enseigne Grain de Malice (Phildar) qui proposaient des postes de comptables ou d’administratifs. Mais pour Amélie Thomas, qui faisait partie de l’équipe, « les travailleurs handicapés sont aussi une des composantes de la diversité d’une entreprise. » Elle cite Myriam, salariée handicapée de l’entreprise, qui a commencé il y a 10 ans comme préparatrice de commandes. Après une formation en comptabilité à l’AFPA, financée grâce au 1 % entreprise. Myriam est venue au salon, « mais pour chercher un nouvel emploi ou tout au moins préparer le terrain. » Ces exemples ne doivent pas toutefois masquer la réalité. Selon une enquête du ministère de l’Emploi (Dares) effectuée il y a trois ans, plus du quart des entreprises de plus de vingt salariés ne respectent pas l’obligation des 6 %, même en faisant appel à des prestataires extérieurs.

PAR PASCAL BUTSTRAEN